Animation : DEVENIR LE PROCHAIN DE L’AUTRE – LUC 10.25-37

Publics : Intergénérationnel
Moyens : L'écrit L'imagination La créativité La parole Le corps
Méthodes : Aucun
Textes bibliques : Luc Nouveau Testament
Durées : Longue (dès 1h30) Moyenne (1h)
Guide de l'animateur (PDF)

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La parabole du « bon » Samaritain interroge notre façon de nous rendre présent pour l’autre, pour l’étranger, pour la personne en détresse. Souvent l’institution et notre condition sociale sont des barrières qui nous empêchent d’aller vers l’autre. La parabole du Samaritain nous invite à nous faire le prochain de l’autre et à aller à sa rencontrer par-delà toute médiation sociale.


Contexte initial

Fiche préparée dans le cadre du mois de la Bible 2023, sur le thème de la solidarité ou comment la Bible nous pousse vers les autres.

Intérêts

  • Se sensibiliser aux émotions des autres
  • Vaincre nos peurs et nos préjugés pour aller à la rencontre de l’autre
  • Revisiter un texte biblique bien connu

Aspects pratiques

Matériel

  • Feuilles et stylos
  • La visite guidée avec le texte biblique et les questions à télécharger ici
  • Dictionnaires, ou projeter la définition de la solidarité sur un écran, dans ce cas prévoir un rétroprojecteur et un ordinateur

Méthode

Rencontrer l’autre

Déroulement

      Accueil (10 min)

Un jeu pour rencontrer l’autre (Méthode Rencontrer l’autre)

Le groupe est invité à marcher dans la salle. Au signal donné par l’animateur, tout le monde se regroupe au centre de la salle, s’immobilise une seconde puis reprend le cours de sa marche.

Aux trois signaux suivants, chaque personne a pour consigne de s’arrêter près de quelqu’un (une personne différente à chaque signal), de le regarder dans les yeux pendant au moins une seconde puis de reprendre la marche.

Aux trois signaux suivants, chaque individu a pour consigne d’aller vers la personne la plus proche (une personne différente à chaque signal) pour lui serrer la main.

Aux trois signaux suivants, chaque personne a pour nouvelle et dernière consigne d’aller vers la personne la plus proche (une personne différente à chaque signal) pour lui faire une accolade.

Puis une nouvelle organisation spatiale du jeu est proposée :

Chaque membre du groupe se tient face-à-face avec un autre individu à une distance de 5 mètres environ. Au signal, les deux marchent l’un vers l’autre, se regardent dans les yeux pendant 5 secondes, s’esquivent et prennent la place de leur partenaire. Au deuxième signal, les deux se serrent la main pendant deux secondes, s’esquivent et prennent de nouveau la place de leur partenaire. Au troisième signal, les deux se font une accolade pendant deux secondes, s’esquivent et prennent la place de leur partenaire. Au dernier signal, les deux reculent face-à-face vers la position de départ.

But du jeu : ce jeu permet de jouer sur les distances qui se matérialisent dans l’éloignement et le rapprochement. L’autre n’est pas moi, mais ses émotions résonnent en moi et les miennes en lui.

Question à la fin du jeu : avez-vous éprouvé de la gêne ? à quelques moments ? et pourquoi ?

      Entrée en matière (25 min)

Faire des sous-groupes de 6 ou 7 personnes. Sans lire le texte, chaque sous-groupe va devoir mimer la parabole du Bon Samaritain et le jouer devant les autres.

Si quelques personnes n’ont jamais entendu parler de cette histoire, l’un des membres de son sous-groupe peut lui raconter rapidement.

L’enjeu est de transmettre les émotions sans le canal de la parole. Les sous-groupes peuvent choisir de rester fidèle à la parabole ou de l’interpréter différemment.

À la fin de chaque représentation, demander au public de réagir.

      Visite guidée (25 min)

À partir de l’expérience du mime, faire lire le texte de la parabole. Distribuer aux mêmes sous-groupes le texte biblique et la visite guidée du texte avec les questions, des feuilles et stylos.

Consignes : être attentif à chaque protagoniste de la parabole et au texte qui l’encadre (la discussion entre Jésus et le légiste). Imaginer ce que le prêtre, le lévite et le samaritain ont pu penser en rencontrant l’homme gisant.

Questions : le texte est construit en deux étapes.

  • Quelle est la première question posée par le légiste ? Où se trouve la réponse ? Que fait Jésus lorsqu’il cite le texte biblique ? Quelles sont les deux conditions pour avoir la vie éternelle ?
  • Quelle est la deuxième question ? Qui pose la question ?
  • Selon vous, qu’est-ce qui empêche le prêtre et le lévite d’aller à la rencontre de l’homme blessé ?
  • Comment sont décrits le prêtre et le lévite ? Comment est décrit le samaritain ?
  • Quelle est la réaction du samaritain à la vue du moribond ? Comment réagissent le prêtre et le lévite ?
  • Comment sont perçus les Samaritains aux yeux des juifs ?
  • Jésus répond-il à la question du légiste ? Quelle est la question que Jésus lui pose en retour ?
  • Comment le légiste mentionne-t-il le samaritain à la fin de la parabole ?
  • Quelle est l’intention pratique à la fin du texte ?
  • Que nous apprend ce texte sur Jésus ?

      Appropriation, actualisation (15 min)

En sous-groupes puis en plénière :

Dans cette phase d’appropriation, l’animateur invite les participants à s’interroger et à discuter sur la solidarité. Projeter la définition sur l’écran ou distribuer les dictionnaires.

Pistes de réflexions à partager :

L’idée est que les participants comprennent que la solidarité, telle qu’elle est définie, est avant tout un devoir. Elle résulte d’une responsabilité mutuelle qui s’établit entre les membres d’un groupe social. La parabole du bon Samaritain va bien au-delà du lien contracté par des personnes répondant en commun d’une obligation solidaire. En se faisant le prochain de l’autre, le Samaritain fait voler en éclat les conventions sociales et nous rappelle que le méchant n’est pas toujours celui à qui on pense et que le bien peut aussi être pratiqué par celui qu’on associait au mal.

La parabole du bon Samaritain est un encouragement à la pratique de la charité ou de la solidarité. Par le fruit de la grâce, la détresse d’autrui nous pousse à la compassion : nous sommes pris aux entrailles. L’amour de Dieu et l’amour du prochain sont deux aspects de la Loi qui ne peuvent être séparés. Jésus retourne la question initiale du légiste en la reformulant ainsi : comment devenons-nous le prochain de l’autre ?