Théorie : ÉCOLOGIE ET ANIMATION BIBLIQUE

Sujets : Rapport au texte Vision de l'animation
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Et si l’animation biblique nous permettait de changer nos pratiques vis à vis de l’environnement ? Et si des églises utilisaient cet outil concret pour relever le défi écologique ?


Écologie, la faute à qui ?

D’où vient ce rapport de domination entre l’être humain et son environnement ? Pourrions-nous questionner la responsabilité du christianisme dans cet asservissement de la nature [1] ? Est-ce que l’instrumentalisation de la terre et des êtres vivants pourrait venir de l’interprétation de textes comme celui de Genèse 1.28 : « peuplez toute la terre et dominez-la ; soyez les maîtres des poissons dans la mer, des oiseaux dans les cieux et de tous les animaux qui vont et viennent sur la terre. » ?

Il y a pourtant d’autres façons de comprendre ce passage, notamment à la lumière d’autres textes qui donnent à l’humain un rôle de responsabilité vis-à-vis de la création, comme celui de « gardien » (Gen 2.15).

À ce titre, nous pensons que l’animation biblique peut être un outil pour questionner nos blocages : quels sont nos « plafonds de verre » [2] (nos résistances invisibles) vis-à-vis de la question écologique ?

Une rencontre transformatrice

Nous pensons que la Bible est un outil puissant pour ouvrir de nouveaux chemins de pensée…  à condition qu’on ne projette pas sur elles nos idées préconçues mais qu’on la lise vraiment !

La Bible, au-delà d’être un texte fondateur, constitue pour nous une Parole vivante qui ne cesse de révéler un sens renouvelé qu’aucune interprétation ne pourra épuiser. Faire « parler » un texte est un processus exigent et bouleversant pour son lecteur. En effet, dans la mesure où le lecteur vit une véritable « rencontre » avec le texte, sa perception des choses sera élargie. Grâce au détour par l’altérité, l’identité du lecteur se trouve impactée.

En cela nous croyons que la Bible, en bousculant nos manières de comprendre le monde et de nous comprendre nous-mêmes, détient un pouvoir conséquent pour changer nos pratiques. Si nous donnons à La Parole vivante toute sa place pour bouleverser notre être, nous serons alors rendus capables d’agir conformément à ce que nous croyons et ainsi œuvrer pour une transformation écologique majeure. Mais se pose alors la question : comment faire pour vivre cette rencontre bouleversante avec le texte ? Comment ne pas « lire en circuit fermé » comme pour confirmer ses propres conceptions et présupposés ?

L’animation biblique, une triple rencontre

Cette approche de la Bible en groupe est, selon notre expérience, un outil puissant pour se décentrer et se confronter à un autre que soi. Nous parlons d’une triple rencontre dans le cadre d’une animation biblique : entre le texte et son lecteur, entre les lecteurs, et nous croyons, entre le lecteur et Dieu. Par un jeu de questions-réponses le lecteur, lors de son écoute du texte est invité à ouvrir de nouveaux chemins de pensée, un sens renouvelé. L’interprétation est donc défendue comme étant un processus plutôt qu’un dépôt [cf. Théorie Visite du texte]. Ce « sens du texte » se trouvera élargit dans le dialogue avec d’autres lecteurs qui constituent une altérité supplémentaire. Enfin, dans le secret, nous croyons qu’au cœur de ce processus, entre les lignes du texte et les paroles échangées, c’est Dieu lui-même qui se révèle au lecteur dans une rencontre bouleversante et transformatrice.

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Une interpellation au changement

Nous pensons que la Bible, en tant que parole vivante, témoigne de Dieu qui interpelle sans cesse l’humain et nous interpelle encore aujourd’hui. Nous croyons que cette Parole, capable d’éclairer le monde par ces quelques mots « que la lumière soit », est une parole agissante. Elle nous aide tout d’abord à dénicher puis à briser nos « plafonds de verre », nos « angles mort », nos blocages sur la question écologique. Cette parole nous interpelle sur ce sujet comme à chaque fois que l’être humain croit pouvoir asservir ou détruire légitimement une œuvre de Dieu, une partie de la création jugée « bonne », tov en hébreu (Gen 1).

Nous pensons qu’il est grand temps de se mettre à l’écoute de cette interpellation en faveur du respect toute création. Nous pensons qu’il est de notre responsabilité de mettre à disposition des lectures collectives de la Bible qui touchent à notre rapport à l’environnement. Vous retrouverez donc la liste des animations qui entre dans cette démarche en utilisant le mot clé « écologie ». Bonnes lectures.

[1]    Lynn White Jr., « The Historical Roots of our Ecologic Crisis », publié dans la revue Science en 1967,.

[2]    Cette expression est empruntée à Christophe Monnot qui a employé ce terme lors du colloque “ Responsabilités chrétiennes dans la crise écologique : quelles solidarités nouvelles ?” [Actes à paraître] https://www.protestants.org/articles/71125-retour-sur-le-colloque-de-l-iseo-2021