Théorie : L’animateur/trice face aux enjeux de l’animation
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Le mot animer vient du latin « animare » qui signifie donner la vie (de « anima » qui signifie souffle, vie). L’animateur/trice insuffle la vie à son groupe ! Si les gens ont plus ou moins le sens de l’animation, c’est néanmoins un métier qui s’apprend !
Les divers visages d’un animateur/trice
Le titre d’animateur n’a pas le même sens pour tout le monde. Pour les uns, il évoque la personne qui met de l’ambiance dans une soirée ou le présentateur qui donne la parole à divers intervenants sur un plateau de télévision. D’autres pensent à l’animateur socioculturel. Ainsi, on peut être animateur de centre de vacances, de réunions, de jeux, de radio, de spectacles, etc.
L’animateur de groupe biblique a en commun avec tous les autres animateurs d’avoir « plus d’un tour dans son sac » pour faire vivre un groupe, c’est-à-dire pour que ses membres entrent en relation les uns avec les autres en se parlant et en s’écoutant, en partageant des idées ou des émotions. Mais il a aussi une tâche spécifique : il doit faire lire un texte biblique, c’est-à-dire le faire découvrir à ceux qui ne le connaissent pas et redécouvrir à ceux qui le connaissent déjà ou croient le connaître.
« Quand ça marche, c’est génial, mais… ». Il arrive en effet que cela « ne marche pas » ou que cela « marche mal ». S’il est vrai qu’il y a des gens qui semblent avoir plus que d’autres le sens de l’animation, il faut savoir que l’animation est un art qui suppose un minimum de connaissances du fonctionnement des groupes et des techniques inventées ou mises au point au fil du temps. Dire que l’animation requiert des connaissances, c’est aussi dire que l’animation s’apprend.
Animer, cela s’apprend
On n’intervient pas sur un groupe comme sur un objet, car un groupe est un sujet collectif, un organisme vivant, voir Théorie Les groupes ont une dynamique ! La personne de l’animateur, ce qu’il est, son style, sa capacité à faire face à des difficultés voire à « encaisser » des agressions verbales, comptent beaucoup, c’est pourquoi il doit aussi apprendre à s’adapter quand il se voit mis en cause. En d’autres termes, se former à l’animation, c’est aussi accepter de faire un travail sur soi-même.
Apprendre de nouvelles techniques, mieux comprendre le fonctionnement des groupes, acquérir de nouvelles connaissances bibliques constituent autant d’objectifs permanents, car « c’est en forgeant que l’on devient forgeron ». Mais pour apprendre et faire toujours mieux, il faut faire place à l’évaluation. Identifier et comprendre ses erreurs constitue un secret du progrès.
Le métier de l’animateur/trice
L’animateur doit avoir un minimum de connaissance du fonctionnement des groupes, voir Théories Le groupe en ses divers modes de fonctionnement. Il doit aussi comprendre quel est son rôle et sa fonction, voir Théorie Le rôle et la fonction de l’animateur/trice. Mais à quoi ressemble le « métier d’animateur » ? L’animateur est comme :
- un catalyseur. En chimie, « un catalyseur est un composant qui est indispensable à la réaction mais qui n’entre pas dans la composition du produit ». Ainsi l’animateur permet de « produire une réaction ». Il est indispensable pour que « la mayonnaise prenne ! »
- un régulateur ou un arbitre. Un groupe est riche en forces créatives, positives et négatives, voire en agressivité. L’animateur doit repérer et canaliser ces forces qui agissent dans le groupe pour qu’elles servent à accroître la vie du groupe et favorisent l’accomplissement de la tâche qu’il s’est assignée. Comme un agent de la circulation placé à un carrefour, il donne à chacun son tour de parole.
- un chef d’atelier. C’est lui qui distribue la tâche et vérifie qu’elle est accomplie.
- un médiateur. Ses fonctions l’amènent à présenter le texte ou le thème au groupe et, en même temps, à permettre aux participants d’entrer en dialogue les uns avec les autres. En ce sens, il joue quelque fois le rôle d’un traducteur, par exemple, il veille à ce que le jargon biblique soit explicité. Il reformule aussi ce qui est dit et veille à ce que tous comprennent bien ce qui est dit.
- un guide de randonnée. II ne porte pas les gens sur son dos, mais les emmène avec lui découvrir de nouveaux paysages. Il n’est pas celui qui sait tout, mais celui qui chemine avec les membres du groupe, et même s’il a préparé le parcours, anticipé quelques difficultés, il sait aussi se laisser surprendre par le point de vue découvert par un autre. En cela, il est prêt à apprendre et à s’enrichir au contact du groupe, voir Théorie Visite guidée d’un texte biblique.
- une sage-femme. Certaines pensées émergent dans l’esprit des participants. Elles sont encore floues. Il faut aider les personnes à « accoucher » de ces nouvelles réflexions. L’animateur le fait en « tendant une perche », en reformulant, en invitant à préciser, voir Théorie La reformulation.